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L’évolution
du droit
Depuis
la fin de la seconde guerre mondiale, la communauté
internationale a multiplié les déclarations,
résolutions, recommandations et conventions tendant
à interdire de manière générale
toute forme de discrimination raciale, ethnique ou religieuse,
et à combattre le racisme et la xénophobie.
La France dispose, pour sa part, de l'une des législations
antiracistes les plus avancées au monde. |
La lutte contre le racisme : une préoccupation internationale
Le droit international
Dès
1945, les Nations-Unies adoptent à San Francisco une
charte, se fixant comme but l'interdiction de toute discrimination
et la coopération internationale en encourageant "le
respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales
pour tous, sans distinction de race, de langage ou de religion".
Le 7 mars 1966, les Nations-Unies adoptent à New-York
la Convention relative à l'élimination de toute
forme de discrimination raciale.
Le droit européen
L'Europe,
profondément marquée par les événements
de la dernière guerre mondiale, s'est elle-même
dotée d'un arsenal juridique de lutte contre les phénomènes
discriminatoires. La Convention européenne de sauvegarde
des droits de l'homme et des libertés fondamentales,
signée à Rome le 4 novembre 1950, énonce
en son article 14 que "la jouissance des droits et des
libertés reconnus dans la présente convention
doit être assurée, sans distinction aucune, fondée
notamment sur le sexe, la race, la couleur, la langue, la religion,
les opinions politiques ou toutes autres opinions, l'origine
nationale ou sociale, l'appartenance à une minorité
nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation".
Face
à la renaissance et au développement, ces dernières
années, des idéologies et des mouvements qui encouragent
les idées et les pratiques discriminatoires ou racistes,
les institutions du Conseil de l'Europe et de la Communauté
européenne rappellent de façon constante l'idéal
commun de parvenir à une société juste
et égalitaire, et mettent l'accent sur la nécessité
pour chaque pays membre de prévenir et réprimer
les comportements empreints d'intolérance, de violence
ou de haine.
Un principe général de non
discrimination est ainsi consacré dans le Traité
de Rome du 25 mars 1957, instituant la Communauté européenne
(article 7), et réaffirmé par la Cour de Justice
des Communautés européennes. 
La législation française : un arsenal juridique
pour lutter efficacement contre le racisme
Le principe d'égalité
La
Déclaration française des droits de l'homme et
du citoyen de 1789 proclame que les hommes naissent et demeurent
libres et égaux en droits. En vertu de ce principe d'égalité,
réaffirmé dans le préambule de la Constitution
de 1946 (art. 2), auquel se réfère notre Constitution
actuelle, et reconnu par la Déclaration universelle des
droits de l'homme du 10 décembre 1948 comme une liberté
fondamentale de tout être humain, chaque
personne a vocation à être protégée
contre toute forme de discrimination fondée sur l'origine,
la race ou la religion, ou l'appartenance (ou non) à
une nation ou une ethnie.
La loi de 1881 sur la liberté de la presse
C'est
tout d'abbord, sous l'angle de la liberté d'expression
que le législateur a tenté d'appréhender
les phénomènes racistes et discriminatoires.
Solennisée
par la Déclaration de 1789 (art. 11 : "la libre
communication des pensées et des opinions est un des
droits les plus précieux de l'homme. Tout citoyen peut
donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à
répondre de l'abus de cette liberté dans les cas
déterminés par la loi."), mais relayée
jusqu'à la fin du XIXe siècle au rang de principe
symbolique, cette liberté a été réglementée
par la loi de 1881, véritable charte destinée
à dsanctionner les abus de la parole ou de l'écrit
propagés dans le public.
L'évolution depuis 1972
La
loi n° 72-546 du 1er juillet 1972, intervenue à la
suite de la ratification par la France de la Convention de New-York,
constitue la pierre angulaire de notre arsenal législatif,
inscrit à la fois dans le Code pénal et dans la
loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui,
au demeurant concerne plus largement la libre communication
des pensées et des opinions.
D'autres lois, adoptées respectivement
en 1975, 1977, 1983, 1985 et 1987 témoignent du souci
constant du législateur français de combattre
le racisme et la xénophobie sous quelque forme qu'ils
se manifestent. Enfin la loi du 13 juillet 1990 est venue parachever
le dispositif, en créant le délit de contestation
de crime contre l'humanité. 
Les apports du nouveau code pénal
Le
nouveau Code pénal, qui est entré en application
le 1er mars 1994, modifié et complété par
un certain nombre de dispositions qui figuraient dans l'ancien
Code pénal, crée de nouvelles infractions et renforce
la répression des délits racistes.
La reconnaissance de la responsabilité pénale
des personnes morales
Le
nouveau Code pénal prévoit désormais que
les personnes morales (telles que les
sociétés, les associations...) autres que l'Etat
peuvent être déclarées responsables pénalement,
dans les cas prévus par la loi ou le règlement,
des infractions commises pour leur compte, par leurs organes
ou représentants, sans exclure la responsabilité
pénale des personnes physiques auteurs ou complices des
mêmes faits.
le maintien des infractions à la loi du 29 juillet 1881
sur la liberté de la presse
Le
nouveau Code pénal ne concerne pas les infractions prévues
par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse,
qui restent donc toujours en vigueur.
La redéfinition des discriminations fondées sur
l'appartenance raciale ou religieuse
Le
nouveau Code pénal a complété et modifié
les incriminations des actes discriminatoires commis par les
particuliers et les personnes dépositaires de l'autorité
publique, il renforce également la répression
de ces infraction.
L'aggravation
du délit de profanation des sépultures
L'incrimination
des crimes contre l'humanité
Désormais,
le Code pénal définit et sanctionne ces crimes
d'une extrème gravité (art. 212-1 et suivants).
Il sert de nouveau cadre de renvoi notamment pour les délits
d'apologie et de contestation de crime contre l'humanité,
et la contravention de port ou d'exhibition d'insignes illicites.

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